Le "tourisme de la mort", choquant, mais ça existe!
Plusieurs personnes se donnent rendez-vous à la mort en suisse, un pays qui contrairement à la plupart des pays européens, propose le suicide assisté. Une méthode tout a fait légale, pour autant qu'elle ne réponde pas à un mobile égoïste, elle est ouverte à des étrangers qui ont décidé de mettre fin à leur vie pour éviter l'agonie. Cette pratique a donné naissance à ce qu'on appelle aujourd'hui le « tourisme du suicide », ou le « tourisme de la mort ».
Comment se déroule le suicide assisté ?
Il faut d'abord respecter cinq conditions qui sont :
Le discernement;
Une demande sérieuse et répétée;
Une maladie incurable;
Des souffrances physiques ou psychiques intolérables;
Un pronostic fatal ou une invalidité importante.
Ensuite il faudra adhérer à une des associations qui fournissent une assistance au suicide : Exit Suisse Romande et Exit Deutsche Schweiz, qui s’adressent exclusivement à des ressortissants suisses ; Dignitas qui accompagne des ressortissants étrangers, et dont le service est payant.
Entre la demande de suicide assisté et sa mise en pratique, il y a une période «de grâce». Un certain temps durant lequel le patient peut régler ses affaires et dire adieu à sa famille et ses amis. Après, une fois la date définitive est fixée, le patient doit réitérer sa volonté, afin de bénéficier, par exemple dans le cas de l'association Exit, d'une solution diluée d'environ 10 grammes de pentorbital de sodium qu'il doit ingérer lui-même. .
Notons que l'assistance au suicide (ou suicide assisté) se distingue de l'euthanasie, dans la mesure où elle consiste à fournir à une personne les moyens de se suicider. La mort n'est donc pas déclenchée par un tiers, mais par le patient lui-même.
Les chiffres !
De 2008 à 2012, 611 personnes domiciliées à l'étranger sont venues mettre fin à leurs jours en Suisse, rapportent des chercheurs zurichois dans une étude-pilote publiée par le «Journal of Medical Ethics». Elles provenaient de 31 pays. Près des deux tiers venaient d'Allemagne (268) et de Grande-Bretagne (126). Suivent la France (66), l'Italie (44), les Etats-Unis (21), l'Autriche (14), le Canada (12), l'Espagne et Israël (8 chacun). Les intéressés étaient âgés de 23 à 97 ans, pour une moyenne de 69 ans, et près de la moitié de ces candidats au suicide assisté, souffraient de maladies neurologiques comme la sclérose latérale amyotrophique, la sclérose en plaques ou le Parkinson. Viennent ensuite le cancer et les troubles rhumatismaux.